DESIGN BY BELLU - Pininfarina Battista : échappée belle
Les carrossiers ont trouvé une nouvelle échappatoire : se convertir en constructeur pour ne plus dépendre des constructeurs. Comme ce qu’a fait « Pininfarina », elle est devenue une marque à part entière, avec un ambitieux projet qui ressemble à une revanche sur la fatalité.
Le destin de Pininfarina a basculé dans la torpeur de l’été 2002. En plein mois de juillet, cette année-là, Ferrari a ouvert discrètement un département « concept design & development ». Mine de rien, ce studio installé à Maranello et confié à Frank Stephenson était chargé de mettre son nez dans les affaires de style de Ferrari (et de Maserati les deux marques étant alors regroupées dans une même entité).
Depuis 1952, les deux noms étaient inséparables. Après un premier cabriolet 212Inter réalisé par Pinin Farina (alors en deux mots), Enzo Ferrari avait fait de Battista Farina son fidèle complice. Quand Ferrari a commencé à standardiser sa production, avec la 250 Europa, en 1954, il s’est assuré de la collaboration de Pininfarina. Il n’en est plus jamais sorti…
À part la seule et unique commande passée à Bertone, celle de la Dino 308 GT4, toutes les Ferrari de grand tourisme ont été fait chez Pininfarina. C’est dire si la perte d’un tel privilège a pu bousculer les habitudes !
Dès lors, tous les modèles de la gamme ont fait l’objet d’une compétition entre les deux équipes. À ce petit jeu, le carrossier a fini par perdre des plumes et des commandes.
Progressivement, les Ferrari ont de plus en plus été dessinées chez Ferrari… Pour arriver au constat d’aujourd’hui : tous les modèles de la gamme actuelle ont été développés en interne.